Fanette Art

samedi, novembre 29, 2008

Séraphine








Le « besoin impérieux de peindre » atteint un jour une obscure petite dame pas du tout intellectuelle nommée Séraphine Louis. C’était une personne de basse condition, illettrée, sans formation artistique. Elle connut soudain une « illumination » et à la « demande de la Vierge marie », se mit à faire des tableaux. Elle pris le nom de Séraphine de Senlis, à la manière des peintres de la renaissance.

Bien des années après sa mort en 42, grâce à un film ( allez en bas de page et tendez bien l’oreille, c’est pas très fort ) et à une exposition au musée Maillol, on redécouvre cette artiste unique en son genre.

Pour ceux qui aiment bien mettre les gens dans des cases, elle fait partie des primitifs modernes
( autrement dit
l‘art naïf - en général, ce n’est pas mon genre préféré ). Comme le Douanier Rousseau ou Camille Bombois.

L’exposition est courte, mais dès que j’y suis entré, j’ai été « happée » par ses immenses compositions florales très colorées.

Je dois dire que je me méfie toujours de l’influence des religions sur les gens, des mystiques. Je ne suis pas croyante et je trouve les religions dangereuses ( aussi bien les philosophies, les sectes et les partis politiques ). Mais la peinture de Séraphine me fait le même effet que les Nymphéas de Monet; il m’a été impossible de détacher mon regard de ces œuvres. Mes yeux passaient de l’une à l’autre avec la même émotion.

Tous les tableaux se ressemblent, mais aucun ne se copient ou ne se plagient. Ils ont chacun leur vie propre et l’ensemble se tient. On sent bien son manque de formation dans sa manière de faire ou dans sa technique ( la peinture craquelle par endroits ), Mais c‘est très peu gênant.

Il était aussi exposé des tableaux de petites taille, deux pots à crème décorés par elle et une boite en fer blanc très usée et remplie de tubes de peinture à l’huile dont le couvercle a servi de Palette. Ces petits objets racontent aussi, à leur façon, l’histoire de Séraphine; ils la gardent en Mémoire.

Je ne peux m’empêcher de comparer sa peinture aux œuvres des malades mentaux dont j’ai vu une expo il n’y a pas longtemps. J’ai ressenti des choses similaires. D’autant plus qu’elle est elle-même devenue folle et a fini sa vie à l’asile où elle est morte de faim, comme Camille Claudel.

Il y avait du monde et apparemment, la plupart des visiteurs avaient déjà vu le film. Personnellement, ce n’est pas ce que je conseillerait. Je crains que ça ne donne une fausse idée sur l’artiste. Un film, aussi beau soit-il, est toujours un mensonge. Une peinture aussi d’ailleurs ( je n‘arrivai jamais à peindre exactement ce que je voulais et était toujours obligé d‘avancer en faisant des compromis, si bien que maintenant, j‘évite d‘envisager ma peinture avant de la faire).

Je n’ai pas fait beaucoup de dessins parce que ses grands tableaux sont très difficiles à traduire et c’eut été de toutes façon beaucoup trop long. Même les croquis que j’ai fait n’en donnent qu’une idée lointaine. De plus, il y avait très peu de petits tableaux.

Aussi, si vous êtes dans le coin, n’hésitez pas à y aller. C’est jusqu’au 5 janvier.

jeudi, novembre 27, 2008

Quand le blog ne fonctionne pas comme il faut...







...on a beau cliquer sur les liens-images, ils ne s'affichent pas en grand. Les revoici, comme ça, y aura pas de soucis. Comme j'ai pas envi de modifier Ukyio-e, ça me prend la tête, de cette façon, ça va plus vite.






mercredi, novembre 26, 2008

Raoul Dufy, le plaisir/the pleasure





















































Ne croyez pas les surveillants de musée bien intentionnés qui vous assurent qu’il y aura un monde fou et une file d’attente de deux kilomètres tout en vous filant leur numéro de téléphone pour les appeler afin de vous faire passer devant tout le monde ( et peut-être d‘obtenir un rendez-vous ? ).
Levez vous tôt et tachez d’y aller avant midi. De cette façon, je n’ai pas fait la queue parce qu‘il n‘y en avait pas.

J’ai eu raison d’y aller tôt, parce que c’est une grosse rétrospective. Ça arrive quand l’artiste en question, Raoul Dufy, a eu une carrière aussi bien remplie et a fait beaucoup beaucoup beaucoup de choses dans divers domaines. La peinture et le dessin ( huiles, gouaches, aquarelles, encres, crayons, mines de plomb, carnets ), le stylisme pour le couturier Poiret dans les motifs pour tissus, la gravure pour l’illustration, la céramique, l’affiche de propagande ( j’espère que j’ai rien oublié ).

Évidemment, c’est très long, mais les organisateurs ne pouvaient pas faire moins vu le parcours de l’artiste et le nombre de domaines où il est intervenu.
En plus, le musée d’art moderne de la ville de Paris abritant « La fée électricité », il était logique qu’il y soit présenté cette rétro.

Je me suis attardée sur les salles consacrées aux tissus et aux céramiques. Ses pots de fleurs en forme de maisons sont très originaux. Ça a certainement influencé, avec les tissus et les tapisseries, le développement de son dernier style pictural, celui de la fée électricité et de ses coins d’atelier qu’il peignait vers la fin de sa vie, perclus par l’arthrose, ne pouvant plus guère remuer facilement.

Un autre de ses domaine, qui me laisse assez dubitative, c’est la propagande de guerre. Il en a réalisé des affiches et d’autres choses. Je dois dire que je me méfie des propagandes quelles qu’elles soient, politiques, publicitaires ou guerrières. Alors même si le travail est intéressant et il l’est, je n’adhère pas vraiment.

A la fin, je dois dire que j’ai un peu expédié le reste, surtout après avoir beaucoup dessiné et la fatigue aidant. Mais ce n’était pas ma période préféré, celle de sa fin de carrière, justement. Celle que je préfère est sa période avec Braque où les deux hommes se sont influencés mutuellement. J’aime beaucoup ses œuvres à la palette variée, proche du cubisme. J’ai aussi et comme toujours apprécié que soient montrés les dessins et carnets.

Je suis sortie fatiguée et satisfaite et vous savez quoi, dehors, il y avait la queue…

Et tient, au fait, je ne l’ai pas revu mon surveillant « bien intentionné ».

Raoul a son site.

Raoul Dufy was a french painter with a very plentiful career. The museum of modern art of Paris exhibition was very long for this reason. But it was very interesting and a real pleasure as say the exhibition title « le plaisir ». Draws with ballpen and felt-tip pen.

mardi, novembre 25, 2008

Ukiyo-e


















































































































Les parisiens ont bien de la chance. Ils ont accès à deux musées d’art asiatique rien que pour eux. Le musée Guimet et le très joli musée Cernuschi.
J’avais déjà vu la rétrospective Hokusai qui m’avait enchanté.
L’exposition, en deux parties, Splendeurs des courtisanes, Japon, peintures ukiyo-e du musée Idemitsu est une continuité dans le ravissement.
Des peintures à l’encre sur paravents, rouleaux, panneaux de papier, de soie. Tous d’une grande finesse. Très colorés. Que le temps n’a presque pas usé.

On peut y voir des scènes de vie du Japon du XVIII°s. Tout un petit monde grouillant de vie. Des passants, mères avec leur enfant, ouvriers au travail, geishas, samouraïs, pêcheurs, acteurs, musiciens ( dans un bateau et les costauds « rameurs » sur le toit attendris pas la mélodie, affalés sur leur perche ), scène de jour de fête, de vie dans les « quartiers de plaisir ». Toutes ces œuvres sont tellement belles, émouvantes, attendrissantes, ravissantes, vivantes.

Les deux parties furent organisées de la même façon, avec les mêmes explications. La raison en est simple. La galerie d’expo temporaire du musée était beaucoup trop petite pour recevoir en une seule fois la quantité d’œuvres à montrer. On peut évidemment se poser la question de l’intérêt de montrer deux fois la même expo, mais une fois visitée, je me suis dit que c’eut été dommage de s’en priver.

Toutes ces « jolies filles » et ces personnages vous interpellent et vous appellent à interagir avec eux. A travers le crayon ou le stylo, continuant de déshabiller la « jolie fille », accompagnant dans leur effort l’ouvrier et l’artisan, goûtant la musique avec le simple batelier.
Ces œuvres vous invitent à les suivre dans leur monde idéal.

Ce sont des morceaux de vie d’un temps définitivement perdu.

Pour en savoir plus sur le ukiyo-e .
Les dessins sur papier brun correspondent à la 1ère expo et sur papier blanc à la 2ème.
The Ukiyo-e exhibition was organised in two parts. The Cernuschi museum was too little to receive so much artworks. So I went two times to visit it. I made many more draws than usual and it was a real delight. First part on brown paper with pencil and ballpen. Second part on white paper with just pencil.