Fanette Art

mercredi, septembre 03, 2008

Carte postale angevine






















































Un p’t’it air de vacances sur le blog, ça fait pas de mal…et ça fait mieux passer la rentrée.
Mais ne croyez pas que j’ai passé mon temps à roupiller. Entre deux siestes, assez longues au demeurant, j’ai tenté d’arracher quelques mauvaises herbes au jardin, dessiné un peu au bord de la Loire, et visité quelques expos dans cette bonne ville d’
Angers.

Aaah, Angers. Son château, sa tapisserie de l’Apocalypse, ses petites rues charmantes, sa brocante du Samedi ( ma mère adore ), sa maison d‘Adam avec son Tricouillard… Elle possède à elle seule cinq musées. Le musée Pincé ( actuellement fermé pour travaux ) dans un superbe hôtel particulier. Le musée Lurçat ( on ne présente plus Jean Lurçat ). La galerie David d’Angers ( ze artiste angevin, incontournable ) dans une église en ruines restaurée et aménagée en musée, le musée-château de Villévèque. Et, attenant à la galerie, le musée des beaux-arts sis dans le superbe logis Barrault.
Toute ville de province un peu importante possède son
musée des beaux-arts. Celui d’Angers, bien que n’étant pas le quart de la moitié du commencement du Louvre, n’en possède pas moins une très intéressante collection d’œuvres d’arts résumant fort bien l’art occidental du moyen âge à nos jours.
On peut y voir, entre autre, une superbe collection d’œuvres des 17e et 18e siècles toutes en finesse et en transparence. Ça me fait trouver l’art académique du 19e quelque peu lourdingue. Désolé monsieur Ingres.
Mais je ne vous dis pas tout. A vous d’aller découvrir.
En plus, les angevins sont très accueillants.

Une ville d’art digne de ce nom se doit d’accueillir des expos d’artistes contemporains. J’avais déjà vu Gérard Garouste il y a quelques années. Un enchantement.

Cette fois-ci, Anthony Caro et Pierre Daquin furent au menu des expos temporaires du musée des beaux-arts.
Evidemment, rien à voir avec les interminables expos parisiennes. Avec un seul billet à 6 euros, vous pouvez avoir accès à toutes les parties du musée et, en plus, sortir pour manger et revenir. C’est pas beau ça ?

L’expo Anthony Caro est consacrée à son œuvre métallique essentiellement. Pas très longue eu égard à la petite taille de la galerie d’expo temporaire mais bien agencée. La galerie, très sobre, aux grands murs blancs et au sol gris clair, met bien en valeur les œuvres.
Une bio très complète est affichée. J’ai passé du temps à la lire attentivement. C’est que le monsieur a une carrière foisonnante.

Caro, élève de Henri Moore, est plus un assembleur qu’un sculpteur . Il prend des éléments qu’il récupère, fabrique, prend parmi des objets réels et les assemble comme un jeu de construction.
En ce sens, il n’a rien inventé. Les artistes cubistes ( Picasso, Miro…) avaient déjà fait ça avant lui. Mais son style est particulier et personnel. Inventif et ludique. Il doit bien s’amuser à concevoir ses œuvres. Si j’étais enfant, j’aurai aimé entrer dans certaines pour y jouer.
D’ailleurs, l’expo s’ouvre sur une œuvre monumentale en bois appelée Child’s Tower Room dont on retrouve une photo dans le très intéressant
catalogue de l’expo, investie par des enfants.
A sa lecture, le catalogue ( que j’ai pu, pour une fois, m’offrir ) me donne envie d’en voir plus sur cet artiste. De voir de près ses sculptures de papier, par exemple. Alors vivement une rétro complète.


Pierre Daquin était exposé dans le tout petit cabinet d’arts graphiques du musée. Il y était présenté des peintures de sa série « Paradoxales » . 4 travaux de grande taille et 23 peintures de petite taille.

Licier de formation, sa peinture s’en inspire largement; ses peintures font penser à des cartons de tapisseries modernes ( par la présence de fils de trame sur certaines de ses œuvres, par exemple ). Ses petites peintures partent toutes d’un prétexte miniature central ( paysage, élément décoratif, ou simple forme géométrique ) dont les couleurs sont répétées tout autour en taches, sortes d’arabesques, répétitions géométriques en damier comme d’immenses cadres.
Je dois dire que les croquis que j’ai fait sont plutôt succins. Je ne voit pas comment j’aurai pu traduire précisément les œuvres de Daquin. C’est donc très schématique et certainement pas exacte.

J’ai tout de même été frustrée pas le peu de choses montrées. Comme pour Caro, le catalogue en dit beaucoup plus sur l’artiste que son expo. A quand donc une rétro sur cet artiste ?
http://memoiredeurope.blog.lemonde.fr/2008/07/30/jeudi-3-et-vendredi-4-avril-2008-angers-ville-de-la-tapisserie/

Il faut dire que le musée est bien petit et ne peut évidemment pas accueillir une expo-mammouth. De plus, ils n’ont certainement pas les moyens financiers de faire mieux. C’est déjà pas mal et il faut saluer les efforts qui sont fait par ce petit musée pour accueillir des artistes de qualité.

Anger est un musée à ciel ouvert. « Ville d’art et d’histoire » disent les prospectus touristiques. En me promenant aux alentours du musée, j’ai repéré quelques petites galeries présentant des artistes tel que
François Cacheux, sculpteur et pastelliste, à découvrir.

De l’autre côté de la Maine, se trouve le musée Lurçat, dans un ancien hôpital et un ancien orphelinat. Outre ses tapisseries ( dont le superbe Chant du Monde ) et peintures, on peut y voir d’autres artistes comme Thomas Gleb ( descendre vers le milieu de la page ), peintre d’origine polonaise. Le musée possède une collection de ses peintures, sculptures, céramiques et tapisseries réalisées par Pierre Daquin, depuis ses premières œuvres figuratives jusqu’à ses travaux abstraits. On peut admirer aussi une étonnante sculpture en fil de fer de Pascal Di Peri intitulée « Le Prisonnier » ( voir photos et croquis ). Le château d’Anger présentait également une installation de cet artiste que je n’ai pu voir ( voir vidéo ).

Mais j’étais surtout venue voir une expo de l’Atelier 3: « Atelier 3, Transpositions ». Dirigé par deux lissiers, Frédérique Bachellerie et Peter Schönwald, cet atelier parisien a réalisé quelques 700 transpositions d’œuvres de peintres contemporains dont des artistes du mouvement Cobra ( Alechinski, Lindström, Vigas, Jorn, Corneille mais aussi Arman et Druillet. Je dois dire que j’ai été impressionnée par le savoir-faire et la créativité des ses deux lissiers pour recréer des peintures en tapisseries, les leurs et celles des autres. En utilisant différentes matières, textures, couleurs, grosseurs de fils, ils sont parvenus à donner une interprétation très proche des originaux. Si nécessaire ils sont allé jusqu’à utiliser des fils de métal et du papier journal. Les œuvres étaient parfois accompagnées de leur cartons, grands dessins très peu colorés, les couleurs étant justes notées par écrit.

Franchement, j’ai adoré ce grand/petit musée. Le cadre est superbe et tranquille. On peut aller et venir comme on veut et le personnel est charmant et serviable; ils vous donnent tout les renseignements que vous voulez sans que vous ayez à le demander. J’y reviendrai.

Et dans pas longtemps d’ailleurs parce que les vacances de la Toussaint, c’est dans à peine deux mois.