Fanette Art

mercredi, juillet 16, 2008

Vlaminck, un instinct fauve
















Franchement, aller au musée du Luxembourg me faisait un peu peur car la dernière fois que j’y avais été pour Arcimboldo, il y avait une file immense et c’était bourré à craquer.
Donc j’appréhendai un peu.
J’ avais tort. Pas de queue et finalement pas tant de monde que ça. Plutôt tranquille.
C’est agréable de visiter dans ces conditions.

L’expo, consacrée aux rôles fauviste et précurseur du cubisme de Vlaminck, montrait surtout des peintures à l’huile mais aussi quelques-unes de ses céramiques ( belles assiettes, beaux vases ) et quelques objets de sa collection d’art africain et océanien. Il y avait des portraits, paysages, natures-mortes.

Vlaminck fut d’abord un fauve. D’où des œuvres très colorées et très en matière. D’ailleurs, on pouvait constater de visu que le pinceau n’était pas toujours nécessaire; il y allait avec le tube directement ( Sur le Zinc - 1900 ). Il admirait Van Gogh ceci explique sans doute cela. Il exécutait rapidement, faisait des recherches de cadrage.
Au début, c’est un travail proche de Cézanne. De Matisse aussi, sans doute. De Van Gogh. Puis, comme Cézanne le fit, il allège sa matière et travaille dans la même direction ( L‘île Saint-Germain à Boulogne-Billancourt-1908 ). Mais il va plus loin que lui puisqu’il s’approche du
cubisme ( Puteaux-1915, Nature morte au couteau-1910 ). Sauf qu’ il ne sautera pas le pas de l’abstraction définitive. Il restera délibérément figuratif.
De superbes céramiques peintes de sa main complétaient l’expo. Aux décors très colorés, représentant des végétaux, fleurs, oiseaux. Ses objets africains qui faisaient le parallèle avec ces œuvres pré-cubistes.

A ce moment-là, il n’est plus fauve. Sa palette s’est assombrit mais n’en reste pas moins riche. Le noir est ( ré ? ) apparu. Une visiteuse, certainement bien renseignée, a dit que ça été sa période la moins bonne. J’aurai bien aimé le vérifier par moi-même, mais l’expo, qui s’arrête en 1915 ( Vlaminck est mort en 1958 ), ne montre rien de cette période. Mais bon, ce n’était pas une rétro complète. Dommage quand même.
Cela dit, je ne voit pas en quoi ce qu’il a fait après devrait être « moins bon ». Il a absolument voulu se garder de rentrer dans un moule et a voulu préserver son indépendance artistique.

C’était un artiste qui tenait à sa liberté d’expression et c’est-ce qui m’a plu avant tout.