Hokusai au musée Guimet
Hokusai , maître es art japonais. J’ai bien dit MAITRE.
Il y était montré, en salles thématiques, des estampes essentiellement, des dessins à l’encre et/ou à l’aquarelle, traitants de divers sujets: scènes de rue, décoration, illustrations de poèmes et d‘histoires, Surimonos, paysages ( dont les fameuses 36 vues du mont Fuji - nous en connaissons tous « La Vague » ), natures-mortes, et…heu…« travaux pratiques » diront-nous.
Expo archi-bourrée, j’ai fait la queue tout le temps; dehors et dans l’expo. Les gens étaient collés aux tableaux. Il faut dire que des œuvres comme celles-là doivent être regardées de près pour être mieux comprises, donc, pas le choix. De ce fait, impossible de dessiner sur place. Voici des croquis fait maison…mais à ma façon. Je ne sait absolument pas dessiner de façon aussi précise et sans faire de « cheveux ».
Le style japonais est particulier. Les personnages sont stéréotypés; on reconnaît des femmes ou hommes de bonne condition des ouvriers, paysans ou guerriers aux traits plus forcés. Chaque personnage a son type propre.
Les compositions sont très animées vivantes et pleines d‘humour. Il y a du mouvement. On voit le vent souffler. Les gens se parlent, sont attentifs les uns aux autres et sensibles à la moindre attention.
La notion de pudeur n’étant pas du tout la même qu’en occident, les scènes peuvent être crues ou impressionnantes. Hokusai montrait des hommes cuver après une beuverie. Ou encore, il illustrait des histoires de fantômes à tête terrible et à la bouche sanguinolante parce qu’il venait de dévorer ce qui ressemblait à un enfant dont il tenait la tête ensanglantée dans sa main crochue.
Très explicites aussi comme ses dessins érotiques ( de la série des modèles d’étreintes ) très évocateurs ( c’est le moins qu’on puisse dire ) au point que les petites souris s’y mettent aussi. Et le chat, sagement assis sur le côté, semble attendre patiemment qu’elles en aient terminé et soient trop épuisées pour se défendre. Ainsi, il pourra les croquer à loisir. A la fin, les amoureux s’essuient soigneusement. Tout de même, restons propres !!!
Bref, il excellait dans tout y compris dans les dessins décoratifs représentant des fleurs où pratiquement tous sont accompagnés soit d’un insecte ou d’un oiseau. Le tout d’une grande finesse.
Il sera influencé par l’art occidental par l’utilisation de la perspective et de certaines couleurs comme le bleu de prusse.
Mais ce que j’ai préféré, ce sont ces dessins préparatoires à l’encre. Des croquis pris sur le vif encore plus vivant que ses estampes, à mon avis. Il « croquait » ainsi n’importe-qui. Y compris lui-même, dans un autoportrait qu’il fit, étant déjà d’un âge avancé, en vieillard courbé et ridé.
Il s’est remis souvent en question ( chaque avancée était marquée par un changement de nom. Il en a eu plusieurs mais le plus fréquent était celui d’Hokusai accompagné d’autres « qualificatifs » ). Mais il a, semble-t-il, toujours été insatisfait de lui-même. D’ailleurs, ne disait-il pas, alors qu‘il était fort âgé: « Si le ciel me donnait encore cinq ans de vie…je pourrai devenir un vrai grand peintre ».
Et modeste avec ça !
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