Lovis Corinth
J’aime les peintres qui aiment la vie. C’est ce qu’on pouvait sentir dans l’œuvre de LC. Ajoutez par là-dessus une solide formation classique ( vous savez, celle qui vous force à faire des pieds et des mains au kilomètre, bon entraînement, ça ), et il nous crée parmi les plus belles œuvres de la peinture.
Organisée dans l’ordre chronologique, on pouvait voir dans cette rétro principalement des huiles sur toiles et une trentaine d’œuvres sur papier ( gravures, dessins, aquarelles ). Je ne redirai jamais assez combien il est important que le public voit l’œuvre graphique des artistes, tellement parlante.
LC a traité tout les thèmes: mythologie, religion, nus, scènes de genre, portraits et autoportraits, paysages, natures mortes.
On sentait que cet homme aimait les dames ( surtout la sienne ), les corps, la chair, surtout la bonne ( autoportrait au verre de champagne avec son épouse - dont il pince tendrement le sein, mignon ) bien que le thème de la crucifixion ait eu l’air de l’obséder. Il en fit plusieurs tableaux. La souffrance qu’il montre, c’est pas du chiqué. Et puis, ses personnages sont vivants, expressifs, les corps en mouvements. C’est pas de l’académisme figé, ça. Ca bouge et ça remue ( La jeunesse de Zeus - mouflet capricieux qui ne veut pas manger ce qu‘on lui donne ). On sent les odeurs, les cris ( bœuf écorché - je ne suis pas resté longtemps devant… ), le souffle du vent. Ca vie et ça vibre. Sa technique, très en pâte et en touches, l’y aidait sûrement.
Au fur et à mesure que l’on avançais dans l’expo, son œuvre tendait à devenir plus expressionniste ( peut-être du fait de la maladie - série d‘autoportraits dessinés dont un avec sa tête déformée ), presque abstraite parfois ( nature morte aux poissons ). Ses tout derniers portraits sont impressionnants. Particulièrement celui qu’il peignit peu de temps avant sa mort, très amaigri parce qu’atteint d’une pneumonie.
Son œuvre graphique est très intéressante et, paraît-il, bien plus importante que son œuvre peinte. Comme Goya ou Rembrandt, il s’exprimait d’abord par le crayon ou la pointe sèche.
Je dois dire que je me suis régalée à dessiner ses portraits ou ses belles dames toutes nues.
L’artiste invité était Anselm Kiefer qui avait créé une œuvre-hommage à LC:
Pour Lovis Corinth, autoportrait au squelette
Il s’agissait d’un triptyque, une sorte de paysage mélangeant peinture à l’huile, émulsion, acrylique, schellac, ronces, tournesols en résine, objets ( vertèbres ) en terre cuite sur toile dans un cadre de fer recouvert de verre. Une grande œuvre ( 282x576 cm ). Tellement, d’ailleurs, que je ne me suis pas rendu compte sur le coup de la perspective en point de fuite. Ou était-ce du à l’éclairage ?
J’ai bien aimé le côté technique mixte et travail sur les matières.
J’ai bien envi de remercier le musée d’Orsay de nous faire découvrir des artistes inconnus et qui méritent de l’être.
Et puis tient, aller.
Merci.
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