Fanette Art

lundi, décembre 29, 2008

Van Gogh/Monticelli

















Eh bien ça y est. Je l’ai vu cette expo tant espérée. Grâce à un heureux concours de circonstance; une visite chez mon frère Charles. N’habitant pas trop loin de Marseille et à la faveur d'une petite virée, je l’ai convaincu de m’y emmener et nous y sommes allés avec son copain Mika.
Ces deux-là ne sont pas particulièrement amateurs de peinture. Ils m’ont fait plaisir. Pour éviter de trop faire durer la visite, je n’ai pas fait de dessins. Il va donc vous falloir imaginer, avec l’aide de quelques liens tout de même.

J’avais peur d’un temps d’attente trop long, mais en fait, pas du tout. Ça a été plutôt vite. Et le plus beau de la bagarre, c’est qu’on est rentré…à l’œil ! Si si. Je m’explique. Au moment de payer les tickets, je sort mon billet de banque: « 3 entrées plein tarif, SVP », « pas de réduction » demande la caissière, « si, moi je suis chômeur » dit Mika, « et moi aussi » renchérit Charles ( c‘est en partie vrai ), « et vous » me demande la caissière, « moi ? Ben je suis fonc… » « si si, elle est chômeuse, elle aussi » « mais pas du t… », « bon, tenez » fit la petite caissière en me tendant 3 entrées, « mais qu’est-ce que je fait de ça ?» dis-je, interdite, en désignant mon billet de banque, « tu le gardes » répondit Charles en m’attrapant par le col, « je n’y comprend rien » fis-je, « moi, j’ai compris. Aller, on avance ». Authentique.
Un truc comme ça ne m’était jamais arrivé. Dans tout les musées que j’ai fait, il faut montrer patte blanche. Vous comprenez donc mon émoi. Selon Charles, ils doivent avoir un quota de tickets gratuits à distribuer. Mais attention, hein; ne le criez pas sur les toits.

L’exposition est installée dans le centre de La Vieille Charité ( voir photos ), sis dans le quartier du Panier ( diaporama ). La part belle est faite aux toiles de Monticelli ( 35 ), l‘enfant du pays. 18 toiles de Van Gogh ( seulement ? J‘aurai aimé voir un Van Gogh pour un Monticelli ) viennent soutenir la comparaison. Quelques Diaz de la Peña et Delacroix complètent l’exposition. Tout ça tient dans trois salles assez petites. un peu court tout de même. On se gène un peu aux entournures. Une lumière un peu vive gène un chouia le vision des œuvres.

On sent que les surveillants n’ont pas l’habitude de recevoir des toiles aussi célèbres que Van Gogh et surtout surveiller autant de monde. On les sent fébriles et sur le qui-vive. Ils se précipitent sur le moindre visiteur pris en flagrant-délit de photographie. Et si on a le malheur ne serait-ce que d’approcher le doigt du tableau sans le toucher, on se fait fermement remettre à sa place. Soyez prudents. Bon. Faudrai qu’ils se calment un peu là, quand même. Les visiteurs ne viennent pas pour faire des trous dans les toiles.

Les thèmes abordés tournent autour du portrait, de la nature morte, du paysage.
Le style de Monticelli est très empâté ce qui rend ses tableaux parfois un rien lourds ( on peut les comparer aux Diaz de la Peña, dont il me semble assez proche ). Il est plus peintre que dessinateur. Sa palette est majoritairement dans les bruns avec quelques couleurs vives. Il a un sens indéniable de la couleur, comme chez Delacroix. Il sait très bien se servir de la texture et de la couleur du support ( son autoportrait de profil sur bois ). Par moments, sa peinture devient presque abstraite, où l’on distingue à peine la silhouette d’un arbre, quasi noyé dans la matière ( Monet était arrivé à un état similaire avec ses Nymphéas ). Il utilise beaucoup le blanc ce qui donne un teint blafard et maladif à ses portraits ( Madame Pascale ).

Le style de Van Gogh est plus lumineux et très coloré. Le dessin est plus précis et la matière plus légère. Van Gogh est d’abord dessinateur avant d’être peintre. Avec le temps, les noirs, les blancs et les bruns ont finis par disparaître de sa palette au profit de teintes lumineuses.
Vincent cherchait des gens qui, de son point de vue, savaient utiliser la lumière, la matière et la couleur comme Monticelli et Delacroix, qui n’hésitaient pas à faire se côtoyer des jaunes et des bleus, des rouges et des verts.

Van Gogh se sentait d’une certaine manière l’héritier de Monticelli: "Je suis sûr que je continue son œuvre, ici, comme si j'étais son fils ou son frère, […] reprenant la même cause, continuant la même œuvre, vivant la même vie, mourant la même mort."

Il a trouvé matière à évoluer avec Monticelli.

Et moi, j’ai trouvé matière à découverte. Monticelli mérite le détour, à mon avis. Il mérite aussi une rétrospective plus importante.

En sortant de l’exposition qui fut assez vite terminée, nous sommes allés nous restaurer dans un petit salon de thé juste en face de la Vieille Charité. Les tartes aux pommes et aux figues maisons y sont délicieuses. Je vous le conseille vivement.

Je tient ici à remercier mon frère Charles et son ami Mika pour leur aimable « participation » à ce post.
Sans eux, ça aurait manqué de sel.


No draws this time for Van Gogh/Monticelli exhibition at La Vieille Charité ( see somme photos ) in Marseille in the Panier quarter ( pics ). I was with my brother and his friend. They dont particularly like the too much longer exhibitions. I didn’t want they wait for me.
Van Gogh ( pictures ) was in admiration for Monticelli ( pics ). He never met him but he knew very well his painting. It influenced his art. Vincent said that he was like a son or a brother of Monticelli; he continued his work.
Also was shown some Narcisse Diaz de la Peña ( pics ) and Delacroix ( pics ) paintings.
It was very interesting to see those artists reunited in the same place.
The exhibition was a little short ( only three rooms ) and there was not enough Van Gogh painting ( 18 and 35 Monticelli artworks ).
Monticelli was a very interesting artist and he deserve a bigger exhibition. I hope.