Allemagne, les années noires: croquis d'expo/exhibition sketches
Puisque j'ai commencé, je continue/As I began, I continue. Cette fois/this time, "L'Allemagne, les années noires" au musée/at the museum Maillol, Paris.
Ca, c'est le genre d'expo qu'il FAUT aller voir; elle est in-dis-pen-sable.
L'expo présente les visions et témoignages d'artistes allemands durant la première et l'entre-deux guerre.
On peut y voir des oeuvres essentiellement d'Otto Dix, de George Grosz et dans une moindre mesure de Max Beckman, Ludwig Meidner et qques autres. Sont montrées surtout des gravures et des dessins, quelques affiches et peintures, des photos et des films.
C'est sombre, pessimiste, féroce, sans concessions, drôle aussi, caricatural.
Tout le monde en prend pour son grade, personne n'est épargné. En vrac: la famille, l'armée, l'église, les putes, les politiciens et aussi les artistes eux-mêmes ( autoportraits de Walter Gramatté et de Otto Dix en soldats ).
C'est rempli de cadavres, de trous d'obus, de mutilés, de je-m'en-foutistes ( "Les Bailleurs" de Beckman avec celui qui se fourre le doigt dans le nez - point sèche ), de paysages menaçants ( Meidner, "La lune au-dessus du pont du métro aérien" Berlin 1913 -encre- avec ses lumières de révèrbères comme autant de grenades qui explosent )...
Les salles du rez-de-chaussée sont consacrées à la guerre elle-même. Les scènes de guerre sont impressionnantres. Et même quand ça ne montre pas la guerre, ça fait peur ( "Paysage nocturne", Grosz, 1915, huile ) ( Jakob Steinhardt, "La ville", 1913, huile ).
Regarder attentivement la salle des cartes postales de Dix qui constituent un très interressant témoignage pris sur le vif de sa vie dans les tranchées, à l'exécution parfois rapide ( sans doute en danger d'être tué ). C'est ma salle préférée.
A l'étage, se trouvent les oeuvres sur les conséquenses de la guerre. Les mutilés, la crise, la montée du communisme et du nazisme. La société post impérialiste allemande d'alors est en pleine décadence. La guerre a laissé des traces indélébiles dans les corps et les esprits ( mutilés de Grosz, dessins de prostituées assassinées ).
Cependant, on s'amuse ( affiche de cabaret ), sans doute pour oublier la crise et la menace qui pointe. Les Nazis sont là et se développent inexorablement. Les artistes témoignent et s'expriment avant d'être définitivement interdits de parole ( dessins caricaturant les nazis, les riches égoïstes, les scènes de maisons closes avec force prosituées laides et dénudées... ).
Cette expo est utile car elle lutte contre l'oubli et l'amnésie avec pédagogie. Je trouve qu'elle devrait être itinérante et être montrée dans les écoles, collèges, lycées. Que les pouvoirs publics entendent !
En parallèle à l'expo, est présentée une installation de l'artiste russe Ilya Kabakov:"La cuisine communautaire". Il s'agit d'une cuisine stylisée dans un appartement communautaire russe de l'époque soviétique. Les murs sont couverts d'ustensiles de cuisine, on entend des voix qui se disputent, des photos et des explications en russe sont exposées également. Il y a des bancs et une table. On peut s'asseoir. C'est appréciable. On sent le surpeuplement, la promiscuité, l'encombrement, la crasse. Très interressant.
Un catalogue assez cher est en vente. Vous pouvez avoir un prospectus gratuit.
2 Comments:
Très bel article - et admirable talent de dessinatrice. L'autoportrait de Walter Gramatté est particulièrement bien rendu : une epxression indicible de désenchantement sur des traits d'une finesse extraordinaire. Bravo !
Je me suis permis de me référer à votre billet dans le papier que j'ai rédigé après avoir vu l'exposition.
Bien à vous
j'ai beaucoup aimé.bonne continuation.
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